Les études

Pour construire et exploiter un parc éolien, il est nécessaire d’obtenir une Autorisation environnementale, qui vaut permis de construire, et autorisation d’exploiter au titre des Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE). Une étude d’impact doit notamment être réalisée. Celle-ci comporte différents volets détaillés ci-dessous.

L’étude environnementale

L’étude environnementale repose à la fois sur des études bibliographiques (documentation sur les zones protégées, réglementation, données associatives) et sur des investigations de terrain (recensement d’espèces végétales et animales).

Cette étude est réalisée sur un cycle biologique complet (un an). Elle permet d’établir les impacts potentiels du projet sur l’environnement, avant de proposer des mesures pour éviter, réduire ou compenser ces impacts. L’objectif final est de concevoir le projet de moindre impact environnemental.

Pour le projet de Langonnet, ces études ont été réalisées en 2021 et 2022 par le bureau d’études breton Ouest’Am.

Elles ont concerné divers types de faune et la flore. Un résumé des résultats ressortant est présenté ci-dessous.

  • L’avifaune (les oiseaux) :

22 sorties d’observation ont été réalisées à proximité de la zone afin d’inventorier l’avifaune présente.

En période hivernale, une diversité moyenne a été constatée avec la présence de la Buse variable principalement. Le site ne constitue pas une zone d’hivernage. Les enjeux sont qualifiés de faibles par le bureau d’études.

En période de migration prénuptiale, aucun transit migratoire ou d’oiseau en halte n’a été mis en évidence. Les enjeux sont qualifiés de faibles par le bureau d’études, du fait que les espèces sensibles à l’éolien présentent des effectifs modestes.

En période de nidification, les espèces à forte patrimonialité, telles que le Bruant des roseaux, la Linotte mélodieuse et le Pouillot fitis, ont été identifiées dans les bocages, haies et boisements. Les enjeux sont donc qualifiés de forts par le bureau d’études dans les zones boisées et les haies et de modérés dans les espaces de prairie et de culture.

En période de migration postnuptiale, une diversité moyenne a été constatée. Aucun axe de migration n’a été mis en évidence, ce qui n’empêche pas la présence d’oiseaux en cours de migration tels que des étourneaux, des vanneaux, des alouettes et des pipits. Les enjeux sont qualifiés de modérés par le bureau d’études.

De nombreuses mesures d’évitement et de réduction sont envisagées pour s’adapter à la sensibilité du site telles que l’adaptation du planning des travaux pour éviter la période sensible pour les oiseaux (mars à juillet), la limitation de l’attractivité des plateformes des éoliennes pour les oiseaux ainsi que le bridage (arrêt des éoliennes).

  • Les chiroptères (les chauves-souris) :

Entre mars et octobre 2021, 14 soirées d’écoutes actives ont été effectuées. Celles-ci ont été complétées par des écoutes en altitude réalisées via des micros installés sur le mât de mesure.

Les lisières de boisements et de haies concentrent l’essentiel de l’activité chiroptérologique. L’aire d’étude éloignée comporte des gîtes potentiels. 18 espèces ont été recensées dont la Pipistrelle commune représentant 94% des contacts. L’activité au sol est forte tandis que l’activité en altitude est relativement faible sauf pour la Pipistrelle commune en septembre.

Afin de réduire les impacts potentiels sur les chiroptères, un plan de bridage des éoliennes sera mis en place lorsque les conditions météorologiques sont favorables à la sortie des chauves-souris.

  • Les habitats – flore et zones humides :

L’ensemble du secteur d’études a été prospecté lors de 3 passages.

Une part significative de la zone d’étude est considérées comme zone humide d’après les critères règlementaires. Cependant, une seule espèce végétale patrimoniale est identifiée dans un plan d’eau à sec, situé en dehors de la zone d’implantation potentielle.

L’ensemble des emprises des éoliennes (plateformes, fondations et postes de livraison) seront situées en dehors des zones humides.

Les zones impactées seront compensées à plus du double de la surface initialement impactée.

 Ces résultats et conclusions ont été présentés dans les lettres d’information n°4 et 5, à retrouver à la page Documentation.

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études acoustiques
Photo d'un sonomètre

Zoom sur : les serrations

Les éoliennes modernes sont beaucoup plus silencieuses que n’ont pu l’être les premiers modèles : ce fut d’ailleurs l’une des principales préoccupations des constructeurs d’éoliennes durant ces 10 dernières années. 

Des nouveautés telles que les systèmes de serration (« peignes » présents sur les pales visant à casser le bruit lors de la rotation) et l’utilisation de plus de matières phoniquement absorbantes ont permis de réduire considérablement le bruit généré par les parcs éoliens.

                 Parc éolien de Gipcy et Noyant d'Allier

L’étude acoustique

Cette étude permet de s’assurer que le bruit des éoliennes reste inférieur aux seuils légaux prévus par la réglementation française (la plus stricte d’Europe). Elle repose sur la notion d’émergence sonore, différence de bruit entre une éolienne en fonctionnement et une éolienne à l’arrêt. Le niveau sonore est mesuré en prenant en compte les bruits de la nature, des infrastructures de transports et des activités diverses. 

La réglementation impose au développeur de ne pas dépasser un bruit ambiant (incluant le fonctionnement des éoliennes) de 35 décibels. Au-delà de ce niveau sonore, le bruit des éoliennes est restreint suivant les moments de la journée : 

  • Diurne (7h-22h) : L’émergence ne doit pas dépasser 5 décibels ;
  • Nocturne (22h-7h) : L’émergence ne doit pas dépasser 3 décibels.

À la construction du parc une nouvelle campagne de mesure est réalisée pour vérifier que le parc est bien conforme à la réglementation. Si, dans certaines conditions (vitesse, direction du vent, heure) les seuils sont dépassés, un plan de bridage (arrêt ou ralentissement de la machine) sera mis en place. Ce plan de bridage est inscrit dans le dossier de demande d’Autorisation Environnementale. 

Pour le projet de Langonnet, l’étude a été réalisée à l’automne 2021 par le bureau d’études indépendant Sixense. Du 3 novembre au 11 décembre 2021, le bureau d’études a installé 4 sonomètres à l’extérieur d’habitations parmi les plus proches de la zone étudiée à Langonnet.

L’objectif était d’effectuer un relevé de niveau sonore existant, mesuré en décibels : dB(A), toutes les 10 minutes, 24/24h durant une période suffisamment longue pour déterminer le niveau de bruit résiduel (bruit à l’état initial). Ces données sont corrélées avec le vent mesuré (vitesse et direction).

Un plan de bridage a été défini pour assurer le strict respect des seuils réglementaires. Une campagne de vérification sera réalisée à la mise en service pour vérifier la bonne application de ce plan.

L’étude de vent

La ressource locale en vent est un facteur déterminant dans la conception du projet éolien : choix du modèle, nombre, implantation. C’est pourquoi des appareils de mesure des vents sont installés sur le terrain. Les données récoltées sont ensuite interprétées et corrélées avec les données météorologiques de long terme, de manière à évaluer au plus juste la production potentielle d’un parc éolien et à optimiser l’implantation. 

Un mât de mesure a été installé en novembre 2020 afin de recueillir des données locales. Ce mât de mesure, d’une hauteur de 80 mètres, était équipé de plusieurs types d’instruments de mesures, à différentes hauteurs : des girouettes (direction du vent) et anémomètres (vitesse du vent). Des micros à ultra-sons y ont également été installés durant certaines périodes de l’année, afin de compléter les données sur l’activité des chauves-souris en altitude.

L’étude paysagère

L’étude paysagère analyse l’état initial dans lequel s’inscrit le projet de parc éolien de Langonnet : présence ou non de monuments historiques, de sites emblématiques, structure naturelle, relief, géologie, hydrographie, etc. Ce diagnostic paysager s’effectue autour de quatre échelles correspondant chacune à des perceptions différentes :

  • L’aire d’étude éloignée (environ 17 km autour de la zone étudiée) ;
  • L’aide d’étude rapprochée (environ 8 km autour de la zone étudiée) ;
  • L’aire d’étude immédiate (500 mètres autour de la zone d’implantation potentielle).

Une quarantaine de photomontages (simulations de l’impact visuel des éoliennes) ont été réalisés depuis des points de vue notoires, afin d’estimer la visibilité du parc. Ces photomontages et leur analyse ont été pris en compte dans le choix de l’implantation finale, et ont permis d’élaborer des mesures visant à réduire l’impact (plantations, etc.). Une partie des photomontages est consultable à la page présentant l’implantation.

Pour le projet de Langonnet, ces études ont été réalisées en 2021 par le bureau d’études breton Ouest’Am. Un résumé des résultats ressortant est présenté ci-dessous.

  • Une incidence très limitée sur le paysage touristique et culturel

Le projet s’établit à l’écart des sites touristiques et patrimoniaux du secteur. La quasi-totalité des monuments historiques et sites protégés ne sera pas impactée. L’église de la Trinité ainsi que la chapelle Saint-Nicolas bénéficient de masques végétaux qui limiteront les vues sur les éoliennes. La terrasse surplombant la chapelle Sainte-Barbe n’offre qu’une perception lointaine, filtrée et tronquée. Il n’y aura aucune visibilité depuis l’édifice en lui-même.

Le parc éolien sera visible depuis la Calotte Saint-Joseph, panorama local. Le projet s’insère de façon cohérente avec le parc éolien du Bois Conveau sur les flancs des Montagnes Noires. RWE s’engage par ailleurs à installer un panneau pédagogique sur l’énergie éolienne et son insertion dans le paysage au niveau de la Calotte Saint-Joseph.

  • Des visibilités limitées aux habitations les plus proches, grâce au contexte bocager

Les villes et bourgs du périmètre d’étude ne seront pas soumis à des perceptions du parc éolien, excepté une légère perception à l’est de Langonnet. Le projet bénéficie du paysage de bocage, plutôt favorable à l’intégration des éoliennes grâce au rôle de filtre visuel des haies.

Seuls les hameaux à proximité du projet seront soumis à des perceptions du parc éolien. Pour réduire celles-ci, RWE s’engage à mettre en œuvre des plantations de haies pour les riverains qui le souhaitent et ayant une vue sur le parc éolien.

  • Un secteur avec peu de parcs éoliens : une absence d’effets de saturation

Le parc éolien du Bois Conveau, d’une faible hauteur, est le seul parc en projet dans le secteur rapproché. Le projet de Langonnet ne créera donc pas d’effet d’encerclement, et les points de vue avec une visibilité sur les deux parcs seront très limités, même au plus proche de ceux-ci.